Contingentée à l'accord des Etats-Unis, qui ne se sont pas encore prononcés, la force multinationale destinée à aider les réfugiés du Zaïre, pourrait bientôt être mise en place. En effet à défaut d'accord effectif sur ce sujet, les Etats-Unis ont pris hier l'engagement de dépêcher dans la région un groupe d'observation d'une quarantaine de soldats. Ce petit contingent, auquel doivent participer des britanniques, des français et des canadiens, devrait arriver aujourd'hui en Afrique centrale. Sa première mission sera d'évaluer la situation humanitaire.
Un premier pas vers l'élaboration d'une réelle force multinationale a donc été franchi. Dans l'absolu, cette force pourrait être constituée d'environ 12 000 hommes, dont 5 000 américains et 2 500 français, déjà positionnés sur le continent africain. Participeraient aussi à cet ensemble des soldats d'autres pays membres de l'OTAN, ainsi que des militaires africains. Le but de cette force serait double. En plus de la distribution des secours d'urgence, elle aurait pour tâche, dans un second temps, d'aider au retour des réfugiés hutus en direction du Rwanda. Le président zaïrois Mobutu, toujours en convalescence en France, s'est déclaré d'accord sur ce principe : "Il faut qu'on les soulage, puis qu'on les aide à rentrer chez eux", a-t-il déclaré. Il envisage de rentrer prochainement dans son pays, après avoir effectué un dernier examen de santé en Suisse, où il a été soigné.
Cependant, au Zaïre ce matin, la confusion régnait. Les rebelles zaïrois ont en effet tiré à l'arme anti-aérienne sur un avion de l'aide humanitaire qui survolait Goma. La veille pourtant, par l'intermédiaire de leur chef, Laurent-Désiré Kabila, ils s'étaient entendus avec les ONG pour laisser passer ces secours d'urgence.
Dans l'attente de la décision américaine, qui pourrait intervenir dans la journée, le HCR tentera de poursuivre la distribution des secours aux réfugiés en déroute, par camions.